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mercredi 22 septembre 2010

Gueules de socios : David, fan de Lille


La passion du jeu est dans le cœur de chaque amateur de football à travers la planète et iSocios vous propose de rencontrer chaque dimanche et chaque mercredi un passionné ou une passionnée, qui nous parle de son club, de ses souvenirs, de ses espoirs. Rencontre et lumière sur ceux et celles qui sont à l’opposée des vedettes du terrain et des lumières des médias et qui sont les vraies vedettes du football : les fans.

* * *

David
Prénom : David
Pays : France
Fan de : Lille
Depuis : 1987
Lille
Entretien

Bonjour David. Tu es supporter du LOSC depuis 1987, tu avais quel âge quand la révélation s’est faite ?

J’avais 10 ans.

Tu te souviens peut-être d’un élément déclencheur de cette passion pour Lille ?

Plusieurs choses, surtout des souvenirs. Le foot est avant tout une histoire de partage donc c’est mon père qui est à l’origine de mon intérêt pour le LOSC. Il allait à Grimonprez-Jooris, nous emmenait mes frères et moi. On allait voir le RC Lens parfois, notamment les matchs de gala. Je jouais dans un petit club du Nord avec mon frère qui était surclassé. A cette époque-là, des dirigeants du LOSC avaient demandé à mes parents de leur confier mon petit frère qui était le genre de petite perle de 5-6 ans que tu vois sur Youtube. Mon père a du s’arranger pour que je fasse partie du package, piètre footballeur que j’étais. J’ai arrêté au bout de quelques mois ; je n’ai pas le souvenir d’avoir souvent frappé dans le ballon, d’ailleurs à l’époque, le LOSC était connu pour former des grands mecs athlétiques pour qui jouer avec le ballon était secondaire. Mais j’ai continué à fréquenter ce club de près via mon frère qui a continué à y jouer jusqu’en minimes, avant de choisir un autre sport. Je me suis attaché à ce club parce pendant quelques années, je l’ai pratiqué de l’intérieur. J’avais accès aux vestiaires même les jours de matchs. J’allais encourager mon frère qui avait dealé 1 franc par but marqué avec ma mère, qui elle, devait rester dans la voiture parce que selon lui il jouait mal quand elle le regardait. Elle a vite mis fin à ce marché trop coûteux. Mon frère avait du proposer un pourcentage à son entraîneur, Walter De Cecco, ancien pro dans les années 40-50, puisqu’il n’arrêtait pas de dire aux enfants « Vous récupérez la balle et vous mettez tout sur O. ! ». J’ai pu croiser pas mal de joueurs professionnels, ce dont rêvent tous les gamins. Mais d’une manière générale, le LOSC, ce sont des souvenirs familiaux.

Depuis cette époque, quel est le match inoubliable des Dogues auquel tu penses instinctivement ?

En 1990-1991, c’était un match Lille-Marseille. Le stade était archi plein et il y avait Jean-Pierre Papin en face. Lille s’était imposé 1-0 mais sur un corner, Papin, qui était resté aux 20 mètres, avait déclenché une reprise de volée sur la barre. Le bruit du ballon sur la transversale a provoqué un silence incroyable et je crois bien qu’il a fallu aller rechercher le ballon sur la lune.

Si tu ne devais citer qu’un seul joueur de Lille, tu choisirais lequel ?

Il n’est pas vraiment représentatif du LOSC mais il a marqué son passage. C’était Erwin Vandenbergh. Un super attaquant qui est resté à Lille. Dans mon esprit, son nom est indissociable de Philippe Desmet, autre international belge avec qui il a évolué sous le maillot lillois sous l’ère Georges Heylens. Mais Vandenbergh était mon préféré pour son côté tueur des surfaces, pas forcément très technique mais très efficace. Il a participé à deux Coupes du Monde avec les Diables Rouges et a notamment marqué le but de la victoire face à l’Argentine, en 1982. Les anciens lillois marchent bien à la Coupe du Monde : Robert Vittek et ses 4 buts en Afrique du Sud, ou Kennet Andersson, 5 buts aux États-Unis en 94. Pour en revenir à Erwin Vandenbergh, il a eu pas mal de problèmes avec la Justice pour avoir tenté d’arnaquer son ex-femme et son fils Kevin, attaquant belge moyen qui évolue à Utrecht aux Pays-Bas.

Quel est l’avenir du LOSC ? Tu es optimiste pour ton club ?

Il paraît que Lille construit un nouveau stade. C’est le principal chantier. On s’excite beaucoup avec le LOSC mais tout le monde sait bien que l’objectif prioritaire des dirigeants est d’éviter une catastrophe en assurant le maintien chaque année. L’idée de construire l’équipe idéale pour la livraison de ce stade me semble un peu floue. Je pense surtout que la fin des travaux marquera une nouvelle attractivité pour le club, donc la possibilité de recruter de vrais bons joueurs. Après, j’attends de voir si Lille va continuer ses efforts dans la formation et non s’éparpiller dans le recrutement de mercenaires. Cela dit, je ne suis pas un inconditionnel de la construction de nouveaux stades. Lille est une ville où on l’habitude de reconstruire des infrastructures sportives parce qu’elles n’ont pas été pensées au-delà d’une trentaine d’années. Qui nous dit que dans 30 ans, ce nouveau stade conviendra toujours aux besoins du LOSC ou de la Ville ? Le temps passant, j’ai appris à prendre un peu de hauteur concernant l’avenir du LOSC. Ce qui m’importe, c’est que l’influence de certains supporters que je trouve insupportables, violents et intolérants, reste limitée. Le public lillois n’est pas le plus ouvert, comment va t-il évoluer dans un stade de 50 000 places ? Peu importe si Lille ne joue pas le rôle phare que beaucoup d’observateurs lui promettent. S’il s’y développe un foot agréable et dans un climat chaleureux, je serais heureux d’y emmener ma marmaille !

Si tu avais un budget de 50m€ pour faire venir un ou plusieurs joueurs au LOSC aujourd’hui, qui signerais-tu ?

Personne, c’est trop d’argent. Ou alors André-Pierre Gignac pour que les supporters le sifflent une semaine sur deux. Pour 50 millions, on peut peut-être acheter des mutins de l’équipe de France, non ? Il y a un régiment semi-disciplinaire de l’armée à Lille…

Merci David !

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Si vous avez aimé cet entretien, vous pouvez continuer de suivre David sur Twitter (@Hourrafoot). David est archiviste-documentaliste et responsable des sites Hourrafoot et Le Panorama du Foot, que je vous encourage vivement à visiter.
Rampeur
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